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Prise en charge

Publié le 01 mar 2024Lecture 5 min

Obésité : co-construire avec les patients le suivi à vie

Laura BOURGAULT, Nantes

Les parcours de soins proposés aux patients dans la prise en charge de leur obésité font l’objet de nouveaux axes d’amélioration récemment présentés par la Haute Autorité de santé (HAS). Au programme : remettre le médecin traitant au centre de la prise en charge, pratiquer la méthode des 4D : “Dépister, Diagnostiquer, Discuter, Décider ensemble”. Faisons le point à l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité organisée ce 4 mars.

La Haute Autorité de santé (HAS) apporte aujourd’hui sa contribution pour améliorer les parcours de soins auprès des patients souffrant d’obésité, la population pédiatrique, d’une part, et adulte, d’autre part. Quelques chiffres pour rappel : l’obésité atteint en France 4 % de la population infantile (6-17 ans) et 17 % de la population adulte.   Prévention et personnalisation des soins Il est donc aujourd’hui essentiel « d’améliorer la prévention et de personnaliser les soins et l’accompagnement de ces personnes. Cela passe notamment par le juste enchaînement des soins, au bon moment et par les bons professionnels », note la HAS. Il en va de l’amélioration de la qualité de vie, notamment via une meilleure prévention et prise en charge des comorbidités associées à l’obésité (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires…).   De nouvelles recommandations et per- et en postopératoire Ainsi, la HAS complète aujourd’hui le parcours de soins du surpoids et de l’obésité chez l’adulte, incluant de nouvelles recommandations sur la prise en charge pré et post chirurgie bariatrique. Le document est à consulter dans son intégralité en cliquant sur ce lien, et dans sa synthèse de 38 pages vous permettant de guider votre pratique. Comme le rappelle la HAS, une intervention bariatrique* doit être « précédée d’une préparation de six mois au minimum, d’un suivi régulier spécifique après l’intervention et d’un suivi à vie de l’état de santé tout en maintenant les modifications des habitudes de vie. Pourtant, aujourd’hui seuls 50 % des patients opérés bénéficient d’un suivi à deux ans. Après cinq, dix, quinze ans, ce pourcentage diminue », détaille la HAS. Quels autres points retenir de ces mesures ? L’importance du dépistage précoce couplé à la mise en place de mesures hygiéno-diététiques en personnalisant l’objectif à atteindre, au-delà des standards des objectifs pondéraux donc. Autour des sujets de « l’alimentation, de l’activité physique du quotidien, de la sédentarité, des rythmes de vie, etc., cet accompagnement est à co-construire avec le patient et à adapter à sa situation en anticipant d’éventuelles difficultés psychologiques, sociales, professionnelles ou scolaires », souligne la HAS. Il s’agit également maintenir un suivi adapté pour pérenniser les changements dans les habitudes de vie, « qu’elles soient ou non associées à un traitement chirurgical ou médicamenteux ». Enfin, « des séances d’éducation thérapeutique animées par des professionnels de santé et des patients-ressources peuvent être proposées dès le diagnostic du surpoids ou de l’obésité. Un accompagnement psychologique voire psychiatrique peut aussi être mis en œuvre si nécessaire ». Les objectifs ne sont autres que de « former le patient, lui (re)donner confiance et faciliter son engagement dans le projet de soins », poursuit la HAS. L’amélioration de la prise en charge de l’obésité concerne tout particulièrement les personnes en situation de précarité de sexe féminin, nettement surexposées au risque d’obésité comparées à la population générale.   La méthode des 4D pour éviter les ruptures de soins Cette amélioration globale des parcours de soins vise à maintenir l’adhésion thérapeutique du patient et son observance sur le long terme. En somme : « d’éviter toute rupture de soins, tout particulièrement si l’obésité entraîne d’autres maladies », décrit la HAS. À ce niveau, place au médecin traitant et à la nouvelle approche proposée par la HAS : celle des 4D. “Dépister, Diagnostiquer, Discuter, Décider ensemble”. En fonction des patients, le médecin traitant « peut s’appuyer sur une équipe de professionnels de ville, comme le diététicien, l’infirmier, le professionnel de l’activité physique adaptée, le psychologue ou encore le travailleur social ». Dans le suivi d’obésités plus complexes et/ou en cas de chirurgie bariatrique, le médecin traitant reste le référent dans le suivi du patient. Tout en faisant appel, si nécessaire, « à un médecin spécialiste de l’obésité, à une équipe hospitalière spécialisée ou à un centre spécialisé de l’obésité (CSO) ».   Quels examens biologiques en pédiatrie ? Le parcours spécifique à l’enfant et à l’adolescent a quant à lui été mis à jour en 2023, précisant les examens biologiques à réaliser. À noter : La HAS a mis en ligne un document relayant les 20 messages clés pour améliorer les pratiques et 8 fiches métiers rappelant le rôle de chaque professionnel** dans la prise en charge et le relai de l’information auprès des patients en situation d’obésité.   En conclusion Dans ses nouvelles recommandations, la HAS mise sur la prévention et la personnalisation des protocoles pour éviter les ruptures de soins des patients en situation d’obésité. Le suivi per- et postopératoire font l’objet d’axes d’amélioration sachant que seuls 50 % des patients adultes sont encore suivis à 2 ans. La méthode des 4D “Dépister, Diagnostiquer, Discuter, Décider ensemble” est aujourd’hui recommandée auprès des médecins traitants pour prendre en charge les patients le plus précocement et le plus efficacement possible dans le temps. Les recommandations publiées par la HAS concernent tous les professionnels médicaux comme paramédicaux suivant les patients en situation d’obésité.   *uniquement réservée en dernière intention à la population adulte, sauf cas exceptionnel qui surviendrait chez un enfant **psychologue, travailleur social, infirmier, diététicien, enseignant en activité physique adaptée, kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien Source : Haute Autorité de santé (HAS). Conférence de presse « Surpoids et obésité :  la HAS présentera ses travaux pour une prise en charge globale », le 28 février 2024.

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