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Prise en charge

Publié le 14 fév 2024Lecture 3 min

Étude SCOPE : évaluation en vie réelle du sémaglutide 2,4 mg chez les patients américains obèses ou en surpoids

Suzette VINALET, Paris

Approuvé aux États-Unis en 2021 pour le contrôle du poids, le sémaglutide 2,4 mg (Wegovy®, Laboratoire Novo Nordisk) a démontré son efficacité chez les patients obèses lors des essais cliniques : réduction significative du poids et des facteurs de risque cardio-métaboliques. Mais ces résultats se confirment-ils en vie réelle ? C’est ce que semble démontrer l’étude SCOPE avec une perte de poids moyenne de -10 kg en 6 mois.

Agoniste des récepteurs du GLP-1, le sémaglutide 2,4 mg a permis une perte du poids d’environ 15 % à 68 semaines (6 % à 3 mois et 12 % à 7 mois), dans l’essai STEP 1 mené chez près de 2 000 patients obèses non diabétiques(1). Mais les données en vie réelle restent limitées. Seule une récente étude rétrospective a mis en évidence une réduction de 10,9 % du poids à six mois sur une centaine de sujets(2).   Près de 350 patients suivis Ainsi, l’étude observationnelle rétrospective SCOPE(3) a été réalisée en vie réelle sur 343 patients américains, ayant initié leur traitement entre le 15 juin 2021 et le 31 mars 2022. Au sein de cette population très majoritairement féminine (85 % de femmes) et âgée en moyenne de 48 ans, l’indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 37,9 (± 5,5) kg/m² et le poids de 106,8 (± 20,7) kg. Environ deux tiers de la cohorte présentaient une obésité de classe 2 (28 %) ou 3 (39 %). Les principales comorbidités liées à l’obésité étaient l’hypertension et la dyslipidémie (44 % et 42 % respectivement). De plus, 23 % des patients étaient prédiabétiques et 7,6 % diabétiques de type 2.   Une diminution du poids de 10 % en 6 mois À 6 mois de suivi, la perte de poids moyenne était significative (p < 0,001) et atteignait 10,5 kg (± 6,8), soit une réduction moyenne de 10 % (± 6,6 %). Au total, 79 % des patients avaient une baisse de poids d’au moins 5 %, 48 % d’au moins 10 % et 19 % d’au moins 15 %. Quant à l’IMC, il diminuait en moyenne de 3,7 (± 2,4) kg/m². En fonction de l’IMC, la perte de poids variait de 8,5 (± 6,5) kg chez les personnes en surpoids à 11,3 (± 7,3) kg en cas d’obésité de classe 3 (10,3 kg chez les sujets obèses de classe 1 et 2).   Une amélioration des biomarqueurs cardio-métaboliques Sur les 307 patients évaluables, la pression artérielle (PA) systolique et la PA diastolique étaient diminuées de respectivement 4,4 (± 12,3) mmHg et 1,7 (± 8,4) mmHg (p < 0,001). Les taux moyens de cholestérol total et de triglycérides chutaient significativement de 12,2 (± 38,8) mg/dL et 18,3 (± 43,6) mg/dL. Quant à l’hémoglobine glyquée (HbA1c), elle baissait en moyenne de 0,6 % (± 1,2 % ; p = 0,016) sur les 30 sujets évaluables. À la fin des 6 mois de suivi, une glycémie normale était retrouvée chez près de deux tiers des patients initialement diabétiques ou prédiabétiques, soit pour respectivement 57,1 % et 70 % de ces sujets.   Dans l’attente de données à long terme Cette étude en vie réelle vient appuyer l’efficacité du sémaglutide 2,4 mg dans la perte de poids et l’amélioration des biomarqueurs cardio-métaboliques chez les patients obèses. Néanmoins, une évaluation reste nécessaire sur une population plus large et plus représentative, concernant le sexe des patients (85 % de femmes incluses) et leur origine ethnique (75 % de sujets blancs). Des données à plus long terme sont également attendues.   Et en France ? Le sémaglutide 2,4 mg est autorisé en Europe depuis 2022. Il a bénéficié en France d’une mise à disposition en accès précoce entre le 21 juillet 2022 et le 21 octobre 2023 dans le contrôle du poids (en complément d’un régime hypocalorique et d’une augmentation de l’activité physique) chez des patients adultes ayant un IMC initial ≥ 40 kg/m² (obésité de classe 3 ou morbide), en présence d’au moins un facteur de comorbidité lié au poids (hypertension artérielle, dyslipidémie, maladie cardiovasculaire, syndrome d’apnée du sommeil) et en l’absence d’alternative thérapeutique. Malgré la fin du dispositif d’accès précoce, la continuité des traitements doit être assurée. Une mise à disposition serait attendue en cette année 2024.

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