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Diabétologie

Publié le 26 mai 2025Lecture 4 min

La rémission du diabète de type 2 dépend essentiellement de l’importance de la perte de poids

Bernard BAUDUCEAU, Saint-Mandé

Kanbour S et al. Impact of bodyweight loss on type 2 diabetes remission: a systematic review and meta-regression analysis of randomised controlled trials. Lancet Diabetes Endocrinol 2025 ; 13 : 294-306.

L’apparition d’un diabète de type 2 est la conséquence d’une insulinorésistance favorisée par une obésité à prédominance abdominale et d’une insulinopénie. Une perte de poids significative peut permettre une rémission du diabète à condition que le déficit de l’insulinosécrétion ne soit pas trop important. Cet état de rémission mais non de guérison, a été décrit initialement lors des premières études de suivi de la chirurgie bariatrique et est particulièrement d’actualité depuis la mise à disposition des nouvelles molécules de la classe des AR GLP-1. Cependant, la relation précise entre l’importance de la réduction pondérale et la probabilité d’une rémission reste mal connue après contrôle des facteurs de confusion. L’objectif de cette revue systématique et de cette analyse de méta-régression était donc de quantifier la relation entre le degré de perte de poids et la rémission du diabète en prenant en compte ces facteurs de confusion. Cette enquête s’est appuyée sur les recommandations Cochrane et PRISMA pour examiner, synthétiser et rapporter systématiquement les données mondiales issues d'essais contrôlés randomisés réalisés auprès de personnes vivant avec un diabète de type 2 en surpoids ou obèses. Le critère d'évaluation reposait sur la proportion des participants présentant une rémission complète du diabète (HbA1c < 6,0 % et/ou glycémie à jeun < 100 mg/dL) et une rémission partielle du diabète (HbA1c < 6,5 % et/ou glycémie à jeun < 126 mg/dL) sans recours à des médicaments antihyperglycémiants au moins 1 an après une intervention sur la perte de poids. Au total, 22 publications pertinentes ont été identifiées, regroupant 29 résultats concernant les rémissions complètes du diabète et 33 les rémissions partielles. La proportion moyenne des participants en rémission complète un an après l'intervention était fonction de la réduction pondérale par rapport au poids initial : • 0,7 % (IC95% 0,1-4,6) pour une perte de poids de moins de 10 % ; • 0 % pour une perte de poids de 10 à 19 % ; • 49,6 % (40,4-58,9) pour une perte de poids de 20 à 29 % ; • 79,1 % (68,6-88,1) pour une perte de poids de 30 % ou plus. La proportion moyenne des participants en rémission partielle 1 an après l'intervention était de : • 5,4 % (IC95% 2,9-8,4) pour une perte de poids de 10 % ; • 48,4 % (36,1-60,8) pour une perte de poids de 10 à 19 % ; • 69,3 % (55,8-81,3) pour une perte de poids de 20-29 % ; • 89,5% (80,0-96,6) pour une perte de poids de 30 % ou plus. Ainsi, une forte association positive était notée entre la perte de poids et la rémission du diabète. Pour chaque diminution d'un point de pourcentage du poids, la probabilité d'atteindre une rémission complète augmentait de 2,17 points (IC95% 1,94-2,40) et celle d'atteindre une rémission partielle de 2,74 points (2,48-3,00). Aucune association significative n'a été observée en cas de rémission du diabète avec l'âge, le genre, l'origine ethnique, la durée du diabète, l'IMC initial, l'HbA1c, l'utilisation d'insuline ou le type d'intervention visant à perdre du poids. Ce dernier point est un peu surprenant car de nombreuses études soulignent que la fréquence des rémissions est favorisée par la faible ancienneté du diabète, une HbA1c initialement peu élevée, un petit nombre d’antihyperglycémiants et l’absence d’insulinothérapie. Cependant, comme ce travail repose sur des essais contrôlés randomisés, le risque de biais est faible dans l’analyse de ces données. Les résultats de ce travail  soulignent le rôle crucial de la perte de poids dans la prise en charge du diabète de type 2, l’obtention d’une rémission et donc la réduction du risque de ses complications sans les faire disparaître en raison de l’exposition antérieure à l’hyperglycémie. Enfin, la réapparition ultérieure du diabète est toujours possible, notamment en cas de reprise de poids si bien qu’une surveillance prolongée est indispensable. La rémission même complète n’est donc pas synonyme de guérison. Enfin, si les nouveaux médicaments de la classe des AR GLP-1 permettent une perte de poids et une amélioration de l’équilibre glycémique très significatives, ils n’aboutissent pas vraiment à une rémission puisque ces résultats bénéfiques sont fréquemment fonction de la poursuite du traitement contrairement à la chirurgie métabolique.

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