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Nutrition

Publié le 24 oct 2022Lecture 4 min

Efficacité des différents régimes sur la perte de poids et la rémission du diabète de type 2 : oui mais…

Bernard BAUDUCEAU, Hôpital Bégin, Saint-Mandé

La réduction de poids est essentielle pour la gestion et l’éventuelle rémission du diabète de type 2 comme l’ont montré les résultats obtenus avec la chirurgie bariatrique. En revanche, des incertitudes persistent quant au type de régime le plus adapté pour atteindre et maintenir la perte de poids, et contrôler la glycémie. Cet article visait à évaluer les différentes approches diététiques permettant d’obtenir une perte de poids et une rémission du diabète afin d'éclairer la pratique clinique pour la prise en charge des personnes diabétiques de type 2.

Dans ce but, une revue systématique des métaanalyses publiées jusqu'au 7 mai 2021 comportant une synthèse des résultats sur la perte de poids a été réalisée et stratifiée selon les types de régimes. Une revue systématique a également été effectuée concernant les études d'intervention faisant état d'une rémission du diabète de type 2 sous l’effet des régimes amaigrissants jusqu'au 10 mai 2021. Les résultats ont été synthétisés selon les types de régime et la qualité des études a été évaluée selon l’échelle AMSTAR 2, un outil d’appréciation des métaanalyses. La fiabilité des résultats de chaque métaanalyse a été déterminée à l'aide de la notation « Grading of Recommendations, Assessment, Development and Evaluations » (GRADE). Ce travail repose sur l’exploitation de 19 métaanalyses concernant les régimes destinés à obtenir une perte de poids, publiées entre 2013 et 2021. Selon l’échelle AMSTAR 2, 12 de ces métaanalyses étaient de qualité « très faible » ou « faible » et 7 de qualité « élevée ». Comme cela était attendu, la perte de poids la plus importante, atteignant 6,6 kg (IC 95% ; -9,5 à -3,7), a été observée avec des régimes très faibles en calories (400-500 kcal) pendant une durée de 8 à 12 semaines. La perte de poids était plus modeste avec les régimes moins hypocaloriques (1 000 à 1 500 kcal). Les substituts de repas utilisés pendant une durée de 12 à 52 semaines ont permis d'obtenir une perte de poids de 2,4 kg (IC95% ; -3,3 -1,4). Les régimes hypoglucidiques n'étaient pas plus efficaces pour la perte de poids que les régimes riches en glucides et pauvres en matières grasses. Le régime de type méditerranéen, les pratiques diététiques riches en protéines, en acides gras mono-insaturés, l’alimentation de type végétarienne et celle à faible indice glycémique sont tous parvenus à des résultats modestes (diminution de 0,3 à 2 kg) ou nuls par rapport aux groupes témoins. Des rémissions à 1 an du diabète de type 2 ont été observées avec une médiane de 54 % des participants dans les essais comportant un régime alimentaire à faible teneur en énergie. Ces résultats ont été obtenus pour 11 % des personnes recevant des substituts de repas et 15 % pour celles observant une diététique méditerranéenne. Pour les régimes cétogènes très pauvre en glucides ou ceux à très faible teneur énergétique, les pourcentages de rémissions respectivement de 20 % et de 22 % présentaient un grave risque de biais statistique et nécessitaient donc d’être analysés avec prudence. Les métaanalyses publiées concernant les régimes hypocaloriques pour la gestion du poids chez les personnes atteintes de diabète de type 2 ne concluent à la supériorité d’aucun macronutriment. En revanche, les régimes à très faible teneur calorique et les substituts de repas semblent fournir les meilleurs résultats. Ainsi, les programmes comprenant une phase d'induction comportant un « remplacement total de l'alimentation » avec une formule hypocalorique étaient les plus efficaces pour obtenir une rémission du diabète de type 2. Pour faire court, plus le régime est hypocalorique, plus la perte de poids et la rémission du diabète sont importantes. Tout cela ne constitue pas une grande surprise… Mais la prise en compte de l’ancienneté du diabète, du poids initial et la persistance d’une insulinosécrétion seraient nécessaires pour une analyse plus fine de ces données. Enfin et surtout, la durée de ces études, qui ne dépasse pas une année, est bien trop courte. L’examen de ces résultats sur une plus longue période est indispensable pour évaluer les impacts sur le poids, le contrôle glycémique, les résultats cliniques et les complications du diabète. En effet, les conséquences des régimes très hypocaloriques conduisent fréquemment à des rebonds bien compréhensibles car ces régimes restrictifs sont difficilement acceptables dans la durée. Publié par Diabétologie Pratique

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