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Nutrition

Publié le 24 mai 2022Lecture 3 min

Tolérance et efficacité des agonistes des récepteurs du GLP-1 dans la prise en charge de l’obésité : résultats de l’étude STEP 8

Bernard BAUDUCEAU, Hôpital Bégin, Saint-Mandé

Les progrès apportés par la chirurgie bariatrique dans la prise en charge de l’obésité ont laissé dans l’ombre les possibilités thérapeutiques plus classiques jusqu’aux résultats observés avec les agonistes des récepteurs du GLP-1. Initialement proposés comme antihyperglycémiants au cours du diabète de type 2, la perte de poids obtenue avec cette classe thérapeutique a conduit à évaluer les effets de plus fortes doses dans le traitement des personnes obèses.
Cependant, peu d’essais de phase 3 avaient comparé l’efficacité et les effets indésirables du sémaglutide (2,4 mg par voie sous-cutanée chaque semaine) versus le liraglutide (3 mg par voie sous-cutanée chaque jour) chez des personnes en surpoids ou obèses, observant les recommandations concernant la diététique et l’activité physique.

Cet essai randomisé, ouvert, d’une durée de 68 semaines, a été mené dans 19 sites aux États-Unis de septembre 2019 à mai 2021 chez 338 adultes non diabétiques avec un IMC de plus de 30 kg/m2 ou de plus 27 kg/m2 associé à une ou plusieurs comorbidités liées au poids. Les participants ont été randomisés selon une répartition (3:1:3:1). Ces différents groupes recevaient : – du sémaglutide par voie sous-cutanée à la dose de 2,4 mg une fois par semaine, à posologie progressive (n = 126) ; – ou un placebo correspondant ; – du liraglutide par voie sous-cutanée à la dose de 3 mg une fois par jour, à posologie progressive (n = 127) ; – ou un placebo correspondant. Tous ces patients devaient observer un régime alimentaire et une activité physique régulière. Les participants incapables de tolérer 2,4 mg de sémaglutide pouvaient ne recevoir que 1,7 mg. De la même façon, les personnes ne supportant pas la dose de 3 mg de liraglutide ont arrêté le traitement et ont recommencé une nouvelle titration durant 4 semaines. Les groupes placebo ont été regroupés afin d’améliorer les performances statistiques (n = 85). Le critère d'évaluation principal reposait sur la variation en pourcentage du poids initial. Les critères d'évaluation secondaires étaient la constatation à la semaine 68 d’une perte de poids de plus de 10 %, de plus de 15 % ou de plus de 20 % pour le sémaglutide par rapport au liraglutide. Pour l’ensemble de la population comportant 338 participants dont 265 femmes (78,4 %), l’âge moyen était de 49 ± 13 ans, le poids de 104,5 ± 23,8 kg et l’IMC de 37,5 ± 6,8 kg/m2. La très grande majorité des personnes ont terminé l’essai (94,4 %) et 80,2 % ont poursuivi le traitement jusqu’à la semaine 75. La moyenne de la perte de poids par rapport à l’inclusion était de 15,8 % avec le sémaglutide contre 6,4 % avec le liraglutide (différence 9,4 %. IC95% : 12 à 6,8 ; p < 0,001). Les pourcentages de participants ayant atteint une perte de poids de plus de 5 % étaient de 87,2 % avec le sémaglutide, de 58,1 % avec le liraglutide et de 29,5 % avec le placebo. Par rapport aux participants sous liraglutide, les sujets sous sémaglutide avaient des chances significativement plus élevées (p < 0,001) d’atteindre une perte de poids : – de plus de 10 % (70,9 % versus 25,6 % ; HR = 6,3 ; IC95% : 3,5 à 11,2) ; – de plus de 15 % (55,6 % versus 12 % ; HR = 7,9 ; IC95% : 4,1 à 15,4) ; – et de plus de 20 % (38,5 % versus 6 % ; HR = 8,2 ; IC95% : 3,5 à 19,1). Les pourcentages de participants ayant interrompu le traitement quelle qu’en soit la raison étaient de 13,5 % avec le sémaglutide et de 27,6 % avec le liraglutide. Des événements indésirables gastro-intestinaux ont été rapportés par 84,1 % des participants avec le sémaglutide et par 82,7% avec le liraglutide. Chez les adultes en surpoids ou obèses et ne présentant pas de diabète, le sémaglutide par voie sous-cutanée à la dose de 2,4 mg une fois par semaine par rapport au liraglutide à la dose de 3 mg une fois par jour, ajouté à des conseils sur l'alimentation et l'activité physique, a entraîné une perte de poids significativement plus importante à 68 semaines. En dépit de la fréquence des effets secondaires, les agonistes des récepteurs du GLP-1, notamment les formes hebdomadaires, constituent donc un outil efficace pour le traitement de l’obésité dont chacun connaît les conséquences néfastes sur la santé et la vie sociale. Pourcentages de perte de poids dans les groupes sémaglutide et liraglutide au cours du suivi de l’étude de 68 semaines. Publié dans Diabétologie Pratique

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