Publié le 16 juin 2025Lecture 2 min
ECO 2025 | Optimiser la croissance pondérale chez les jeunes enfants pour prévenir le surpoids et l’obésité à l’âge adulte
Sylvie LE GAC, Courbevoie

La prise de poids au début de la vie est associée à l'obésité et à un risque cardiovasculaire accru à l'âge adulte. Identifier les périodes clés de l’enfance pendant lesquelles les variations de l’indice de masse corporelle (IMC) sont liées à l’obésité à l’âge adulte est essentiel pour définir le bon moment pour mettre en œuvre des stratégies de prévention efficaces.
Cette étude s’inscrit dans une cohorte prospective de population en cours à Rotterdam, aux Pays-Bas. Les données analysées concernaient le poids de naissance ajusté à l’âge gestationnel ainsi que les scores de déviation standard (SDS) de l’IMC, ajustés selon le sexe et l’âge, à 2, 6, 10, 14 et 18 ans. L’analyse a porté sur 3 528 participants, à l’aide de modèles de régression multivariée.
Parmi les enfants présentant un surpoids ou une obésité à 2, 6, 10 et 14 ans, respectivement 32,5 %, 51,6 %, 44,6 % et 56,1 % étaient toujours en situation de surpoids ou d'obésité à 18 ans. L’IMC à chacun de ces âges était positivement associé — de manière indépendante des autres mesures d’IMC — aux probabilités de surpoids ou d’obésité à 18 ans. L’effet le plus marqué a été observé à 6 ans (odds ratio [OR] : 2,35 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 2,04-2,72 par écart-type supplémentaire). Chez les enfants du tiers supérieur d’IMC, un ralentissement de la croissance entre la naissance et 2 ans, puis entre 2 et 6 ans, était associé à un risque similaire de surpoids ou d’obésité à l’âge adulte que chez les enfants ayant un IMC stable et moyen (OR : 1,10 ; IC95% : 0,75-1,63).
En revanche, entre les périodes de 6 à 10 ans et de 10 à 14 ans, les enfants du tertile supérieur d’IMC avaient un risque accru d’obésité à l’âge adulte, quelle que soit l’évolution de leur croissance, et ce risque augmentait avec l’âge.
La proportion la plus élevée d’adultes en surpoids ou obésité a été observée chez les enfants ayant un IMC constamment élevé entre 10 et 14 ans : 62,4 % (erreur standard : 1,6 %).
En conclusion, une augmentation de l’IMC durant la petite enfance et la fin de l’enfance est fortement liée à un risque accru de surpoids ou d’obésité à l’âge adulte. Inversement, un ralentissement de la croissance de l’IMC avant l’âge de 6 ans, chez les enfants ayant un IMC élevé, est associé à un risque comparable à celui de leurs pairs ayant un IMC moyen et stable. Ces résultats soulignent l’importance de surveiller et d’optimiser la croissance pondérale chez les jeunes enfants, car les modifications survenant précocement offrent des opportunités majeures pour prévenir le surpoids et l’obésité à l’âge adulte.
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